« Interview from the grave » – Pour le meilleur et pour le pire avec Flying Donuts.
Il y a 7 mois, les punk-rockeurs originaires d’Epinal sortaient leur 4e album Still Active. Dix-huit ans de scènes en France et au-delà, des rencontres et des anecdotes en tout genre, forcément. Quelques jours avant le concert donné sur leur terre spinalienne, dans la nouvelle salle la Souris Verte (c’était le 24 mai 2014), Jérémie Dalstein, guitariste et chanteur de Flying Donuts répondait en direct à nos questions farfelues dans Le Cri du Lynx #131.
Quel est le meilleur titre de Flying Donuts pour toi ?
Il y a un morceau, un peu vieux maintenant, que j’aime bien jouer régulièrement. Je l’adore. Il s’agit de Take, Consume And Leave. Les paroles me correspondent encore bien à l’heure actuelle. C’était sur le split avec The Joystix (This machine makes loud records en 2007, ndlr), sorti entre nos années punk à roulette et nos années avec un peu plus de couilles pour faire du rock’n’roll. C’est un bon intermédiaire dans la discographie du groupe.
Quel est le morceau que tu aurais préféré ne pas composer ou jouer ?
On en est pas fier du tout, mais comme on est des gars honnêtes, je vais te le dire quand même. On a repris L’Idole des jeunes de Johnny Hallyday, façon punk-rock. C’est le seul truc que je regrette de toute la carrière du groupe. Tagada Jones nous avait sollicité pour participer à une compilation. A la base, on était content de faire une compil’ de plus. Je n’aime pas le rendu parce qu’on a pas eu le droit de donner notre mot au mix et au master. Et surtout, c’était une audieuserie, une crapulerie sans nom, sauf qu’on s’en est rendu compte trop tard. L’enregistrement était pour une énorme boite de prod. faisant à l’époque de la télé-réalité sur M6 (qui se déroule dans un pensionnat…, ndlr). Et tous ces morceaux étaient destinés à en être la bande-son. Heureusement pour nous, le projet a capoté et les titres n’ont jamais été diffusés (mais la compilation a bel et bien été publiée en 2005, des extraits par ici, ndlr). On est resté intègre, on leur a dit ce qu’on pensait, on a même voulu entamer une procédure. Après on s’est vite rendu compte qu’on perdrait, étant juste une mini-mouche dans ce monde-là. Nous ne sommes pas les seuls à s’être fait avoir, il y a eu du lourd, des groupes comme Sleeppers…
Quel est le meilleur repas servi avant un concert ?
J’ai déjà le pire en tête (rires). Le meilleur a été sans doute lors de la première tournée que nous avons fait en Europe de l’Est. On était persuadé que nous allions avoir des conditions vraiment roots et qu’on allait dormir sur des tapis de sol dans des caves humides. Et en fait, je me souviens d’une date à Ljubljana en Slovénie où on a été hyper bien reçus dans un énorme squat auto-géré. Il était un peu calqué sur le modèle des squats Suisses : tu as quand même des lights, une sono et des bières dans un frigo. Le repas vegan était super bon ! Nous ne sommes pas végétarien mais ça ne nous dérange pas de manger vegan. On a tellement bouffé comme des porcs qu’on a eu du mal à jouer après, c’était un peu dur.
Et le pire alors ?
Ça ne s’est pas passé dans squat… C’est pour ça que je te parlais de la date en Slovénie. Le pire du pire a été lors d’une tournée, il y a quelques années. Nous avons joué à Nantes avec une association qui paraissait organisée. Sauf qu’on moment du catering, ils nous préviennent qu’il n’y a pas de repas : le mec avait eu la bonne idée de faire un énorme taboulé dans une poubelle… Poubelle qu’il avait soi-disant nettoyée à l’eau de javel avant, sauf que ça ne donne pas forcément envie de mettre la gueule dedans. Benjamin, mon frangin batteur qui n’a peur de rien, s’est servi des grands seaux de taboulé… Moi j’ai préféré attendre la fin du concert pour aller me chercher une frite à la gare.
Vous n’avez rien dit à ce moment-là ?
Au début on rigole, on pense que c’est une vanne. Et puis quand on voit qu’il y a la sauce à côté de la poubelle, on se dit meeeeerde…
Quelle est la pire engueulade dans Flying Donuts ?
Le plus gros différent que l’on ait eu concerne l’arrivée et le départ de Raph, 2e guitariste qui a assuré pas mal de dates avant notre 2e album Renewed attack. Il est parti après l’enregistrement. Comme il y a une fratrie dans le groupe, les engueulades « pour rien » sont légion. Quand je me prends la tête avec mon frangin, c’est toujours assez violent, ça dure 3 min et c’est oublié 4 min après. Quand je me prends la tête avec Manu, c’est moins violent mais pendant une heure on ne se cause pas. Je te rassure, c’est quand même assez serein chez nous : le boulot est toujours fait quand un groupe joue ensemble depuis des années.
Et enfin le meilleur moment que tu ais passé au sein de Flying Donuts ?
Il y en a plein des bons moments évidemment. Plus récemment, on a fait des concerts avec Second Rate qui se reformait pour des dates éclairs (interview par W-Fenec à lire ici, ndlr). C’était un formidable moment car des dates avec Second Rate, on en a fait des cinquantaines et des cinquantaines à l’époque. Ils avaient cinq dates, on en a fait quatre. On a fini à La Pêche de Montreuil, lieu où on avait joué dix ans plus tôt avec exactement le même plateau. C’était hyper cool de retrouver les Dead Pop Club qui sont nos potes depuis très longtemps aussi et les Second Rate avec qui on a bien rigolé. Et puis dans le public, il y avait tous les groupes qui jouaient avec nous à l’époque de la compilation Emo Glam Connexion. Dix ans plus tard, tu prends les mêmes gaillards, certains n’ont plus trop de cheveux comme moi, certains ont pris un bide énorme et d’autres sont en formes… Se retrouver comme ça dix ans plus tard, faire une bringue à Montreuil, c’était vraiment cool.
Des propos recueillis par Jérémy Lynx
Photo: Facebook Flying Donuts